10 Mars 2017
Mais qu'arrive-t-il donc aux Hommes? Dans quel monde vivons nous? Où est le progrès? De quelle évolution parle-t-on lorsque nous ne sommes plus capable de constance, d' engagement quel qu'il soit?
Peur de se tromper,
Peur des compromis,
Peur de se laisser manger,
Peur de ne pas être heureux,
Peur de l'ennui,
Peur, peur, peur...
Voilà ce qu'est devenu l'être humain un trouillard, un peureux. Est-il plus heureux ainsi? Même pas...seul dans sa petite vie sans risque, où rien ni personne n'interfère, il prône la liberté...Mais la liberté de quoi? D'être enchaîné à cette indépendance à tel point qu'il préfère souffrir, être malheureux (mais ne pas se l'avouer), plutôt que de prendre le risque de partager sa vie avec quelqu'un.
Cette peur est souvent cachée, occultée par l'excitation de nouvelles rencontres. On s'ennuie vite avec une fille alors on essaie la suivante qui nous fera vibrer quelques jours, quelques heures et après?...On recommence, c'est la société de consommation dans toute sa splendeur.
"On essaie pour voir si ça marche"
Combien de fois ai-je entendu cette phrase ! C'est faux, on n'essaie rien du tout, on ne se donne pas les moyens d'essayer, on consomme et on jette, ne gardant que les sensations fortes, que les moments qui nous font nous sentir vivant. On se shoote à l'amour.
L'AMOUR EST UNE DROGUE
. Gérard Louvain déclare: . " Le dépendant amoureux est fixé à un stade infantile du développement psycho-affectif : il aime exactement comme le boulimique mange, avec avidité, sans réussir à poser une limite. Très souvent, il s’agit d’un individu qui a mal vécu l’épreuve du sevrage, qui vit dans la nostalgie du corps-à-corps si intense qui lie le nourrisson et sa mère. Ce phénomène conduit à la fusion avec le partenaire qui, rapidement, se sent plus dévoré qu’aimé."
C'est ça oui, se sentir vivant, et le meilleur moyen est de consommer, d'avoir une compagne pour faire la fête, pour nous dire qu'on est beau, qu'on est exceptionnel. On se remplit de compliments, de flatteries...et puis, une fois notre ego regonflé, nous trouvons cette personne stupide, ennuyeuse, surtout parce qu'elle a découvert ce que nous sommes réellement, alors on s'en débarrasse (avant qu'elle ne le fasse!) pour avoir l'occasion de se sentir vivant encore une fois, on se remet à chasser un gibier qui va entretenir notre boulimie quelque temps...
Fuir la banalité de la vie, courir plus vite afin que l'habitude et l'ennui ne nous rattrapent pas, nous courrons après l'aventure, le frisson, chaque frisson devant être plus puissant que le précédent... Jusqu'au jour où plus rien ne nous touche, nous devenons blasés, amers. Nous sommes devenus des dépressifs sans le savoir.
Certains n'éprouvent plus de frisson depuis longtemps. Effectivement il n'y a pas 36 mille façons de commencer une relation, alors dès le début ils s'ennuient... mais ils ont trouvé une autre façon de croire qu'ils sont encore vivants: les réseaux sociaux.
Ils vivent avec leur téléphone à la main et tout est sujet à prendre une photo, à immortaliser l'instant... tellement l'immortaliser qu'ils ne profitent même pas de ce moment , trop occupé à mettre en ligne là, maintenant, tout de suite: LA photo, qui montrera à leurs "amis" qu'ils sont exceptionnels, qu'ils sont au bon endroit au bon moment... Et ensuite?... et bien une fois la photo mise en ligne, ils guettent le nombre de "like", ils guettent les commentaires, vont-ils faire le buzz?...
Et on n'en oublie le moment ...le repas qu'on est sensé partager, le film qu'on est venu voir, le coucher de soleil auquel on assiste pour apercevoir le rayon vert...tout le monde autour de nous l'a vu, mais pas nous, trop occupés à lire les commentaires que notre photo a suscités sur Instagram, Facebook, tweeter...
Nous cherchons plus à augmenter notre nombre d'amis virtuels, qu'à chérir les liens avec nos amis (les vrais) déjà existants. Faire de plus en plus de rencontres, papillonner, butiner, mais sans rien construire, sans rien connaître en profondeur, sans jamais prendre le temps de découvrir une personne. On est attiré par la lumière, et on reste là, autour du halo lumineux sans se donner la peine de faire un pas, rien qu'un, au-delà, dans cette zone d'ombre où nous pourrions découvrir , en même temps que l'autre, ce que nous sommes véritablement... .
Je vous le dis, nombre de temples, de vieilles pierres, de villes, seraient encore sous terre si nous avions tous ce comportement !
Et pourtant, à en croire les nombreux hommes et femmes que je rencontre, ils ne cherchent qu'une chose, l'Amour... Est-ce bien vrai? Ceux que j'ai pu observer cherchent l'amour en le fuyant. Lorsqu'elles trouvent l'homme qui les aime de manière inconditionnelle, elles fuient...trop peur ...de quoi? De ne pas être à la hauteur, de s'ennuyer aux côtés d'un homme, qui est prêt à satisfaire tout leurs désirs.
Les autres s'attachent justement à celui qui ne leur convient pas du tout, c'est l'amour fou en quelques textos, alors qu'au fond d'elles, elles ont déjà compris que c'est une relation impossible...justement ce sera une bonne excuse pour se plaindre de ne pas avoir de chance, de tomber toujours sur celui qu'il ne faut pas et un prétexte pour se retrouver seule. Une sorte d'auto-punition.
D'autres encore cherchent au mauvais endroit, et répètent les mêmes erreurs en interprétant mal les signes qu'on leur envoie, ou en ne laissant pas l'occasion à l'autre d'envoyer des signaux. Elles les devancent ...proie trop facile, l'homme qui est encore hésitant lâche l'affaire, sentant les menottes se refermer autour de ses poignets.
REVE OU CAUCHEMARD
On pourrait se demander pourquoi brûler ainsi toutes ses chances ? Peut-être pour être sûr, inconsciemment, de ne pas s'engager tant la vie à deux est à la fois un doux rêve que nous poursuivons et le pire de nos cauchemars...
En résumé nous excellons dans une seule discipline: la course à pied...courage, fuyons!